mardi 12 juin 2007

Pensée primaire

Je viens de prendre mon courage à deux mains enfin ! Ces dernières années ma vie a basculée.

Contrainte à un divorce dont le moteur principal a été cette fameuse « identité national » qu'on nous crie à longueur de journée dans les médias et où nos politiciens se gargarisent afin d'éluder, tous les malaises de la France. Pour me situer, je ne dois dire que je ne suis qu'une petite femme de ménage portos du fin fond de la France. Il est vrai, que je ne suis pas censée penser mais juste exécuter.

On est à la veille encore d'élections et ma révolte s'intensifie. On vient de toucher à ma personnalité et à ce que je suis. Ces derniers temps on nous donne de grands mots on nous parle des grandes valeurs . Depuis longtemps les valeurs je les ai appliquées en moi et dans ma famille.

J'ai trois enfants, à qui je ne cesse de dire que l'éducation et l'école est la nécessité absolue pour devenir des Hommes de Bien. Donc mon ainée, l'année de mon divorce a obtenu son Bac et s'est dirigé vers une école d'ingénieurs à Paris. C'était son rêve, et moi, sa mère je me sentais incapable de le lui briser... Malgré le peu de moyens, je l'ai laissé partir tout en me disant que j'avais pendant dix huit ans construit sa volonté d'étudier de s'accomplir et que je ne pouvais en aucun cas le lui ôter tout espoir. Je me suis mise donc à travailler au de-là du raisonnable.

« La valeur travail » a eu de la résonnance en moi et les gens de bonne volonté comme certains disent dernièrement a été mon moteur, de la bonne volonté j'en ai pas manquée et pourtant aujourd'hui, je me sens en révolte en entendant les discours mensongers de ceux qui nous gouvernent.

On discoure sur le fait « travailler plus pour gagner plus » on parle d'heures supplémentaires... alors, que j'en fais déjà tant...

Depuis deux ans je fais en moyenne entre 180 et 200 heures dans le mois pour pouvoir assumer mes obligations de mère, sauf que... et bien voilà... pour payer le logement de mon fils à Paris et assumer encore les deux autres enfants qui sont auprès de moi la petite femme de ménage portos a travailler 13 mois sur 12, point de vacances, a travaillé tous les jours, point de week ends, ses enfants souffrent de l'absence de leur mère , mais cela Monsieurs les politiciens n'en tiennent pas compte quand ils nous parlent « d'égalité des chances ».

Tout compte fait je viens d'appliquer depuis deux ans et demi tous les préceptes de cette nouvelle politique qu'on veut nous faire essayer. Une femme de ménage, n'a pas droit à des heures sup car elle n'a pas le même employeur. Dans mon cas j'en ai sept !!!
J'ai la déprime qui me guette parce que je ne sais pas comment nourrir mes enfants à la fin de ce mois... en effet, pour la Caf je ne fais plus partie des gens nécessiteux puisque j'ai un revenu bien trop important pour eux. Ils ne se soucient guère de savoir comment j'ai pu mettre autant d'euros à moi toute seuls sur ma déclaration de revenus.

Le fait est encore là, je n'ai plus d' APL, à moi de me débrouiller pour payer toutes mes charges.
Aujourd'hui j'ai perdu 13h de travail et aux Assedic on me dit que je n'ai pas droit à toucher des indemnités dessus car j'ai encore 36h et je n'ai pas réduit de 70 pour cent mon activité. Fin Juin le glas sonnera pour 8 h de plus !

Eh bien oui, je suis une femme très riche par rapport à d'autres...

Monsieurs les politiciens j'aimerais savoir comment faire pour ne pas devenir un cas social...j'aimerais savoir si la valeur travail est la seuls que vous préconisez pour la France , l'identité national doit-elle s'appliquer à moi ?

Celle qui a choisi la France comme pays ne sait plus ce qu'elle est. Son mari n'a cessé de lui rappeler qu'elle n'était pas française...alors qu'elle s'estime aussi Française que n'importe quel Français et que les valeurs qu'elle tient en elle sont des valeurs Universelles.
J'ai peur pour mes deux derniers enfants, que le manque de disponibilité de leur mère ne les amène à commettre de belles bêtises puisqu'elle n'est plus là pour les éduquer. Des enfants qui s'éduquent seuls manque de mieux...et dans ce monde où la populace est devenue classe moyenne la problématique des envies inassouvies et des frustrations n'ont pas de remparts. La famille et le rôle de la mère absente font loi. Dans quelques années peut-être qu'on va me signifier que j'ai été une mauvaise mère parce que je n'ai pas su veiller sur eux et leur donner des bonnes valeurs Républicaines.

Ma révolte est grande, moi qui depuis deux ans je suis le cobaye de choix de la politique qu'on nous préconise. Je ne sais plus comment faire pour continuer à croire qu'un Etat doit veiller sur ses citoyens et les grandir au lieu de les amoindrir.

Après avoir tant travaillé me retrouver à demander la charité auprès des assistantes sociales enlève en moi toute combativité, en effet, les valeurs auxquelles je croyais commencent à me faire défaut. Travail, solidarité, générosité, ouverture aux autres, combativité, volonté de s'en sortir, tolérance et récompense de ses efforts me semblent bien loin.

A mes enfants je ne pourrais les défendre avec vigueur quand tous les soirs ils auront des pâtes en guise de diner...parce que leur mère ayant travaillé ne pourra leur offrir plus puisque les instances de l'Etat lui auront enlevé le budget nourriture . Plus d'Apl pas non plus d'Assedic sur le travail perdu... Et bien, M. les politiciens seule consolation pour mes enfants, ils auront leur mère à eux un peu plus longtemps mais moins disponible que quand elle était absente puisque ses tracasseries à elle désormais ne seront plus la culpabilité mais juste la recherche éperdue de payer les factures, et ce sera nécessairement par leur ventre que ça passera.

Comme c'est aisé de parler de la France profonde et des idéaux quand tous les jours on a de quoi manger et de quoi rêver... le rêve pour moi est en train de finir face au quotidien !
Je m'apprête à aller voter et je n'ai pas encore décidé si je dois voter pour le mensonge pour l'hypocrisie et pour le dénie de soi ou bien le vote du profond désarroi et désespoir, le blanc qui me sied si bien depuis quelques jours.

Je crains bien que je n'ai pas encore perdue toute combativité...je suis en train de vous écrire...c'est la fête des mères et je n'ai pas encore vu mes enfants...ma fête à moi c'est le balai et la serpillère ...en bouquet.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La vie, Messieurs Dames du pouvoir, du gouvernement, elle est dans la pensée de Maria, tellement loin de vos discours stériles et démagogues